Le vis-à-vis

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Le vis-à-vis

Il y a ce que je suis, coincé entre ceux que je fus et ceux qu’on me vit être et, ceux que j’aspire à demain ; un petit « à ».

Il y a mon ignorance au milieu de mes savoirs qui s’amenuisent à son apprentissage.

Il y a les pertes de ce qui put être un temps.

Il y a l’amour pour vivre.

Il y a toi.

Il y a nous, perdus entre nos lignes.

Et à la fin on meurt sans bien savoir.


écrit le 21 janvier 2021 et publié sur Short à la suite.


Report des commentaires :
4———————————-
20/09/2021 Olivier Descamps
La vie, c’est se perdre pour mieux renaître… qui sait ?
– 21/09/2021 Lyncée
C’est dans le domaine des possibles. Merci Olivier de ta lecture et de ton affirmation interrogative.
Au plaisir
3———————————-
20/09/2021 JL DRANEM
Il m’arrive souvent de me perdre entre les lignes…
– 20/09/2021 Lyncée
Merci JL de t’être signalé. À plusieurs, se perdre peut être plus doux, jusqu’à peut-être une sensation de se perdre moins.
À nos prochains croisements
2———————————-
20/09/2021 Viviane Fournier
C’est joliment dit et pensé, ton poème …et on « se perd » en douceur sur tes lignes
– 20/09/2021 Lyncée
Merci Viviane. Tant mieux pour la douceur, il peut être si infernal de se perdre.
Au plaisir
1———————————-
20/09/2021 Patrick Devillé
Très jolie mélancolie…
– 20/09/2021 Lyncée
Bonjour Patrick,Ton expression fait écho à un podcast de radio France que j’ai commencé à écouter ce matin au sujet de Barbara.Au plaisir

à toi la suite

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#16 à #20, Partout Charlie(s) #jesuis – 6ème extrait sonore

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#jesuis le décompte du temps[…]
##jesuis ton rêve, ton cauchemar, appariteur à toute heure entre l’envie et l’appétit, l’écœurement, le rejet et la misère de ne m’appartenir que par la réalité que tu fais de moi.
[…]

#16 ouvre la cinquième partie de ce recueil, faite de textes assez courts. Une autre version, dite par ton serviteur est disponible ici.
#17 à 15s
#18 à
#19 à 53s
#20 à 1m01s


écrit au printemps 2020
lu par André Porchy pour l’émission Écrits d’ici diffusée sur Jet FM les 2 et 16 mars 2022 à 17h30 (une émission du CIALA)
enregistré le 26 février 2022

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L’espoir en verve – haïkus

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L’espoir en verve – haïkus dialogues

Minuit sous la pluie
Tant qu’il y a de la vie
Ben il y a de l’espoir


Puis tombe la pluie.
Rieuse. L’espoir fait vivre.
Lors, tout va bien se passer.


Enfin à midi
L’œuf et la poule ne sont plus
Lointains fantômes aux rebus


Jusqu’à l’inévitable
Fabuleuse ineffable
La morte saison


écrit le 17 février et modifié le 3 avril 2017
enregistré le 21 juin et monté le 22 septembre 2019

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Absence

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Absence

Absence d’une présence
Une exquise présence,
Douce et intense,
Celle d’un doute absent.
Sous un rude ciel
Confus d’un goût miel
Brutal coup béton
Porté d’un affront
Blessure au scalpel
Abandon du duel
Le ciel est un don
L’orgueil Si tampon
Masque espérance
« L’espoir fait vivre »
N’empêche de mourir
Crainte de l’absence
Crainte du manque
Tue en silence.


écrit à l’automne 1992
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9

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Haïkus pour ma planète

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Haïkus pour ma planète

Réchauffement climatique, cataclysmes, responsabilités, le tour de la question en poésie, avec quelques haïkus de mon cru.
Synthétique donc, le tour !

Je t’en parlais voilà peu et les voici tout chauds sortie du montage de mon canapé. Écrits pour un concours pour la gloire et la bonne cause…
Leurs versions textuelles par ici…


écrits le 6 avril 2019
enregistré le 21 et monté le 25 juin 2019
Comme je ne sais pas faire d’enregistrements à l’extérieur, il s’agit comme on peut le remarquer d’un montage opéré en glanant à La Sonothèque sous licence Creative Common


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Devoirs Poèteux – à zentendre avant que de devenir poète

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Devoirs Poèteux

À zentendre avant que de devenir poète ; une seule phrase y suffit ici.
Anonyme jusqu’à il y a peu, devoirs poèteux étend synthétiquement à une recommandation près, la métamorphose de la poésie sur le poète ou du poète pour la poésie.


écrit le 14 mars 2018 et corrigé pile un an après tiens !
enregistré le 19 et monté le 24 avril 2019

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La Jauge du Temps

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La Jauge du Temps

C’est assez court et n’abaissera que peu ta jauge du temps…
On écrit tant le temps, en poésie comme en tous autres écrits, que je n’ajouterai rien à te le vanter. Écoute-le ce balado, voir si ça t’a plu de le zentendre à ce sujet rabattu !


écrit le 24 octobre 2016 et corrigé le 20 mars 2019
enregistré le 19 mars et monté le 2 avril 2019

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Un premier bilan teinté de sentiments

L’année s’achève dans le plaisir infini de revivre un peu du plaisir qu’il m’a été donné de te partager un peu de poésie de mon cru. Sous formes de balados que tu peux retrouver ici ; on dit aussi podcast mais, c’est pareil… comme à te les dire directement.

J’ai appris
que, motivé, je savais apprendre par cœur,
que je n’avais pas eu besoin d’un idiot pour m’apprendre à monter en mode basique,
que j’aurais bien besoin du savoir-faire d’un monteur aguerri pour un travail de meilleure qualité,
qu’à lire tes commentaires, mes propositions te touchent,
que j’aime beaucoup te les dire en public,
que j’ai la trouille aussi,
qu’il arrive que mon organisation ne t’offre rien parfois,
que quand-même, le rythme hebdomadaire c’est déjà soutenu avec le travail que ça demande pour t’en poster un,
que je ne sais pas trop bien qui s’est inscrit par mail et reçoit à chaque publication via une lettre en anglais de Blubrry podcasting au lieu de la lettre de Lyncée parce que j’avais mal réglé le truc au départ…,
que je ne sais toujours pas combien Lyncée a d’abonnés sur Itunes, ni si Lyncée est disponible sur google podcast… et tant de réglages qu’il me reste à comprendre dans le détail…,
qu’un technicien efficace serait le bienvenu pour toutes ces questions chronophages pour lesquelles ma motivation se situe à mie hauteur de la tige de la pâquerette,
que plusieurs fois tu t’es trouvé à deux clics de devenir le premier tipeur de Lyncée mais que quelque chose d’indicible et mystérieux t’auras retenu bien malgré toi,
que la page de Lyncée sur Facebook a permis de montrer les visuels de Lyncée tandis que des poèmes s’écoutent,
que des gentils pourvus d’yeux correctement reliés aux aires de l’orthographe pouvaient, en toute amitié, te signaler des coquilles présentent sur ces pages (je vous en remercie)
et, tant d’autres choses zencore…

Allons, trêve de bilan, voici pour le conclure, pour tes prochaines escapades pédestres ou intimes de nuit comme d’amour, avant trépas, , ma compilation de l’année avant que de plonger, ravi dans la suivante :

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non titré

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Boum

Du cœur

Convulsions,

Agité, le corps

Course folle de ton,

Âme.

Sous le vol du démon

Libéré du corps

Extinction :

Tu meurs

Ouf !


écrit entre l’automne 1992 et la fin de l’année 1995
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9

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Urbainescopie

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Urbainescopie

Bien que des transports
les plus rapides de la ville, le
métro se traînait ce soir. Un long ver
effrayant le jour tant il se confond tel
le caméléon, avec les couleurs de
l’urbaine capitale. La nuit enroule la
cité et ses habitants dans un duvet
feutré qui, les yeux clos et une jarre
d’imagination, vous réchauffe et vous
berce. Mais Pierre affrontait maintenant
ce reptile souterrain, le guettant aux
abords d’une des multiples issues de son
terrier. Sa progression se fit entendre.
Elle se fit attendre des chasseurs
impatients. Tous les jours depuis qu’un
technicien de maintenance des égouts de
la ville l’avait découvert – créditant
ainsi toutes les rumeurs qui couraient
au sujet de bruits et de tremblements
venant du sous-sol -‘ des chasseurs
tentaient parfois par centaines, leur
chance de l’anéantir. On du élargir les
accès au terrier. Chaque fois le même
scénario le monstre finissait par
apparaître, stoppait le temps
d’engloutir une pleine ration, et sans
que quiconque fît mouche, reprenait sa
route. Au cours de sa longue
progression, le monstre digère et
recrache ce dont il ne peut plus rien
tirer. Les chasseurs sont sa force. Mais
tous les soirs également, de plus petits
groupes (sans doute mieux entraînés)
tentent de l’avoir à l’usure.


écrit en décembre 1993 et modifié le 19 décembre 1994
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9

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Mortel Ange

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Mortel Ange


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Thème d’un concours de poésie. Comme je les trouvais très bien mes poèmes, les voici, tout non primés qu’ils sont. celui-ci t’ai proposé en second pour une chronologie du sens mais, je ne sais plus lequel fut écrit le premier. Tu peux écouter le premier qui fut converti en balado et mis en ligne ici… Tous deux évoquent la démarche essentielle quant à dieu, les anges et l’angélique en général !

Une fois n’est pas coutume, voici le texte car, ce balado présente la particularité d’être assez visuel malgré qu’il soit proposé dans un format uniquement sonore !


Mortel Ange

Mords tes langes doux agneau
Tant que mortelle Angèle
Ignore que morte est l’ange.
Qu’elle soit morte elle en gel !

Mords tes langes doux agneau
Quel mortel ange tu fais !


écrit le 18 février 2017 pour le soumettre au concours de poésie de l’association des amis de Verlaine la même année, sur le thème « Mortel Ange ». Dois-je avouer que le thème m’ennuyait profondément ? Corrigé le 8 décembre 2018.
enregistré et monté le 8 décembre 2018 (3:30 de travail


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Sumere

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Sumere

Pour évoquer un phénomène plus ancien encore que le latin, ce titre au néologisme déjà daté, évoque le consumérisme qui, déifié, a toujours bien mérité que l’on meure pour lui.
C’est bien la moindre des choses pour un Dieu non ?

Voici le balado du second poème soumis au même concours…


écrit le 18 février 2017 pour le soumettre au concours de poésie de l’association des amis de Verlaine la même année, sur le thème « Mortel Ange ». Dois-je avouer que le thème m’ennuya profondément ?
enregistré et monté le 3 décembre 2018 (4:30 de travail)


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Buvard

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Buvard

Mêlés dans les méandres crépusculaires des tourments alizés de ta nébuleuse mosaïque en ruine, mes rêves t’ont noyé sous un flot de brume tout au bout de la rue. C’est au détour de celle-ci que je me vis m’égarer devant la vitrine d’un marchand d’incertitudes, sur laquelle il y avait écrit :
« – 50% sur tous les articles damnés ». Je n’ai pas résisté longtemps au crucifix décapsuleur sur lequel Jésus s’tapait un rail d’enfer !

C’est en revenant d’Eldorado que je t’ai retrouvée frêlement vêtue de ton sari, occupée à chasser tes chimères maudites, bourrasques sur les plus beaux de tes rêves agonie.

Tu étais bleue et belle agenouillée au bord de la falaise, surplombant les pointes saillantes sculptées des lames et des années ; ton visage à demi recouvert des cheveux que le vent rabattait avec le moins d’ordre qu’il pu. Je t’ai aimée.

J’étais ce vent qui voulait effacer les embruns lymphatiques chus sur tes joues rougies de la chaleur de tes peines.

Je t’ai aimée dès lors. Mais que se passe-t-il ? Voilà que tu t’envoles et que bientôt la lumière t’a capturée.

Étais-je revenu d’Eldorado ? Y retournai-je ? Je contrôlais encore bien mal le cerf-volant de papier qui me possédait. Le temps ne m’a plus manqué alors pour décrocher la guitare du râtelier de Blues-Rock qui m’habitait, et m’invitait pour cela à enchaîner les accords d’une manière dissonante, triste que m’imposait ta disparition de mon trip. Les sanglots langoureux de ma voix déraillante l’ont amenée à cesser rapidement, ce répertoire spontané. Mais me voici qui m’élève à mon tour,…

Vais-je la revoir, peut-être sera-t-elle plus belle encore ? ! Cette ascension m’aveuglait : mes aéro-solaires ne contenaient plus la lumière. Était-ce ce cerf-volant d’origine inconnue ? Était-ce tout simplement un rêve qui verrait sa fin au moindre signal du plus ingrat des instruments de la civilisation, le réveille-matin ou, était-ce « le voile » de la falaise qui me disait « Viens ! Ouvre la porte de la perception » ? Une chaleur montait peu à peu en moi. Tout d’abord agréable et confortante, elle se montra bien vite intenable, étouffante à l’image de la couleuvre qui l’est, de sang frais. Ma gorge s’est¬asséchée, et l’air de commencer à manquer -à faire pâlir une nuée de drosophiles en rut-. La céphalée qui me partageait au lever de tous soleils qui s’ennuient, simulait le bruit sourd d’un douze cylindres en V attendant la lumière d’autorisation à faire crisser ses pneus, prenant soin de bien tirer tous les riverains de leur profonde léthargie. Je devenais sciemment fou à lier, dans la chaleur, la soif et la vitesse hallucinante de cette intrigante montée. J’ai perdu connaissance à l’issue qui m’est encore inconnue, de la lutte engagée au carrefour des portes, contre le serpent géant aux dents de braises.

La chaleur s’est apaisée, mes paupières filtraient maintenant un bleu que l’on ne rencontre qu’en mer rouge, à la pêche sous-marine en faible profondeur. Au loin, un aller et retour sourd et lancinant, rassurant, celui familier à mon oreille vagabonde des vagues aux bancs de sable d’une lagune. À mes narines parvenaient de volatiles poussières de granit usé des intempéries, et des années, et cette vieille odeur crachée une dizaine de minutes après un orage marin, l’été sur les pavés de Saint-Malo, ou sur les dunes des Landes.

La texture d’un tissu de chair acheva d’éveiller mes sens. Celui de la peau sucrée et moite d’une femme. Peau qui respirait la volupté, elle effleurait mon corps de son long. Le souffle vital de l’être qui habitait cette enveloppe charnelle, me venait tiède, au rythme de la vie qui allait et venait derrière moi, nous. Ce souffle si rassurant m’arrivait au creux du cou.

Cette peau devait appartenir à la femme de la falaise _que je n’ai plus de raison d’appeler « le voile »_, nue comme la nuit sans nuage.

Au fil de mes découvertes, les éléments s’imbriquaient jusqu’à constituer un décor. Je me mis ensuite, toujours sans l’envie d’un geste, à apprendre le contact de ce voile humain tout au long de mon corps.

Ce n’est qu’au moment de son premier mouvement aventurier, tendre, que, les yeux clos, je décidai de prendre connaissance de sa chair. Nos membres murent, tous deux à la découverte de l’autre par les sens les moins usuels. Il était venu le moment de m’apercevoir de ma propre nudité. Dans l’entrelacement langoureux de nos atomes, je sentis son âme pénétrer la mienne, et mon corps pénétrer le sien, de nos coups de cœurs nous assiégeâmes nos places fortes et nous nous intronisâmes à perpétuité. Elle était bien celle des abîmes de mon âme.

Nos lèvres se sont rencontrées, et tous nos sens de communier tout le temps de ce rêve.

Une aile du cerf-volant qui m’entraînait s’est brisée, et j’ai tendu la main pour éteindre le réveil-matin qui venait de sonner, au même instant qu’à la porte on frappait bruyamment. Le temps pour moi d’allumer la lumière verte éclairant l’espace du levé de mon corps encore diffus en ce rêve, les visages de Jim Morrison et Mick Jagger, puis de déverrouiller la porte d’entrée.

Un souffle glacial envahit la pièce. Elle était déjà là ! Elle était là devant ma porte, haute, grande, maigre et imposante, malgré son allure de porter un fardeau. Elle avait effacé en arrivant, le décor qui m’est familier au sortir de chez moi. Elle y avait substitué sa horde de serpents agités, venimeux et gluants à têtes écaillées, aux ailes de papier crépon noir tirant la faux dont elle avait fainéantise de s’affranchir.

On ne lui voyait pas le visage au travers de l’ombre de son manteau noir lui aussi, mais je l’ai vite reconnue à l’appel du squelette de sa main tremblante, allongée. Le cerf-volant, je crois, m’a dit de prendre mes cigarettes ; nous pûmes partir aux alentours de minuit.


écrit le 13 décembre 1993
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9

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Transe en Danse

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Transe en Danse

Émane d’elle, cette puissance, en flânant toute en transe,
S’évanouir dans la danse, avec à la main l’ance
Du récipient d’essence qu’elle a tiré je pense,
Au cœur même de cette danse, investie de tous sens,
Assaillie dans ses sens, emboîtée par mes sangs.
Emboîtée par vos sens, pour la magnificence,
D’assister à la transe, celle qui vous encense.


écrit le 30 janvier 1996
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Femmage à une jeune algérienne qui s’immolât en protestation à l’oppression islamiste assassine du GIA et autres fous de dieu !
Elle s’est libéré dans la mort
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9

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Cocktail

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Cocktail

Ton corps balance tes sens, au bord de la terrasse,
Mon cœur, cadence des sens, rêve de briser la glace,
A pas de loup, m’avance. Tu te retournes, hélas !
Mon cœur appelle tes sens. Tu te noies dans la masse !

Il faut qu’elle m’aime pourtant ! Voilà je bois la tasse.
Il faut qu’elle m’aime bon sang, avant que je n’lui fasse
Mal. A corps et à sang ! Que nos deux corps s’enlaçant,
Le sien pense en silence : « Dieu qu’il trépasse ! », et me trans-

Perse de part en part, de sa lance de Perse.
Maintenant je ne crains le regard des humains,
Dans le rayon d’soleil qui caresse ses fesses,

Porté du souffle chaud, qui effleure ses seins,
Je pénètre son corps, je l’admire en silence,
Ce corps qui balance, par amour le fait mien


écrit le 18 janvier 1994
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9

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Jim M.

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Jim M.

Sous ses cheveux longs, s’entretint sa peur,
Aujourd’hui son nom dégonde mon cœur
Aux sifflets saisissants des serpents de Satan,
Je remonte le temps, et m’avance en chantant.

Ami du Mescal, abri de la Mort,
A vaincu l’espoir banni de son corps.
Il n’a que peu souri, mais ses vers font de lui
Un Gourou sans doctrine ; des vers pour être libre


écrit le 11 janvier 1994
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Se réfère au célèbre poète et chanteur du groupe The Doors…
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9

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Bapu est Mort

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Bapu est mort

Lolenne, accroche-moi ; tous les serpents du Roi
Simulent les Sirènes. Si les cinglants sifflets,
Sur l’âme Si pâle, de ma frêle carapace,
Terrassent ma carcasse. Elle se fracasse trépasse,
En un plongeon d’enclume ; éclaboussures d’écumes
Arrivées en pâture, au pied des bois du Roi.
Il ne m’a jamais vu, mais ses soldats m’ont eu.


— pour savoir de qui il s’agit —-


La version originale comportait une faute que l’éditeur n’a pas relevé et que mon ignorance avait couché en francisant Bapou.

écrit avant 1996
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Hommage au père du combat pacifiste surnommé affectueusement Bapu
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9

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États aux Quatre Temps

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C’est un peu les quatre saisons ; en pas pareil…

États aux Quatre Temps

Voici venu le temps des primes fleurs
Voici venu celui des derniers pleurs
Celui des senteurs fraîchement délivrées,
Quand tout en douceur pointe un soleil cuivré.

Les bourgeons frémissent
Sous les harmoniques de la grande harpe.
Mes entrailles y cicatrisent
En épongeant les glaces qui s’égouttent.

Liberté salutaire, je te retrouve
Comme je t’ai laissée hier, entière, malgré
Les coups de baïonnettes et les tirs d’artillerie.
Ris plus encore qu’un jour je les découvre
A l’ombre d’un pommier, terrés, qu’au gré
De mes lubriques idées
Je leur mastiquerai les joyaux hérités.

Et quand après dîner, je serai rassasié
De mon hiver passé à dormir pour l’été,
Être en mesure de courir, chasser, veiller,
Me prélasser aussi, en reluquant les filles
Qui passe le sein lourd comme des ombres chinoises.

Au soleil où s’achève de sécher ma peine
Étale, j’égrappe mes souvenirs suspendus
En regardant passer, les nuages au loin,
Éparses et crémeux. les beaux nuages vains.

Il était là le temps du repos,
Il est passé celui des lézards,
Celui des parfums chaudement inhalés
Quand en profondeur cuit un soleil irradié.

* * * * *

Voici qu’arrive le temps des cloportes
Voici venu celui des feuilles mortes
Celui des premiers saignements
Quand de voraces frissons remontent en surface

Chargés de fumets nauséeux, les volutes fatales
M’engouffrent sous l’infini.
Les bons jours n’ont plus cours ;
Plus de senteur fraîche, ni de fille jolie,
Le temps n’est plus aux rires, mais plutôt d’en finir.

Trépasser comme les chênes perdent à l’automne
Un peu de leur jeunesse, un peu plus de vigueur.
Succomber aux assauts du vieux chacal hurlant
Qui me saute à la gorge puis dévore mes entrailles.
C’est là mon seul espoir, mon unique prière.
Mais il passe chemin, jusqu’à la prochaine faim
S’assurant avant tout, qu’il subsiste mon souffle.

Et quand après dîner, je le sais rassasié,
Il hante au crépuscule mes rêves agonies.
Il est suivi de hyènes qui vomissent les vipères
Écarlates de l’enfer, et d’un loup qui bave blanc.
La horde sanguinaire dispute ma dépouille.

Je ne veux pas survivre à l’hiver
Pourtant j’attends
Des crevasses lézardes le bleu de ma chair.
Dans mes béantes plaies j’ai vue sur l’infini.

Voici venu le temps de l’ultime sacrifice
Voici venu celui qui va m’ensevelir
Celui qui jettera un lourd linceul blanc
Quand m’aura abattu mon tout dernier sommeil


écrit avant 1996
enregistré et monté en 1998 avec la voix de Jean-Luc Beaujau et numérisé en juillet 2018
Copyright 1996
ISBN : 2-908068-72-9
Toutes mes excuses au sujet de la qualité, c’est l’enregistrement qui a été le moins aisé à nettoyer… Accrochez vos oreilles

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