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Ielle veille
Les mains sur les oreilles, fermant les yeux ielle dort,
Puis les ouvrant, s’éveille. Ielle sourit, s’émerveille
En son simple appareil, éclat éclair du corps
Dans la nuit et l’orage. En un souffle un soupir,
Traverse tous les âges en oiseau de passage
Tant ielle redevient sage dans l’inspire et l’expire
Sous la folie du monde. Un claquement des doigts,
Et le bonheur abonde à ses idées fécondes
Pour que la joie s’exonde, que cessent les effrois.
Ielle a jeté le sort, saisit l’anse de la seille,
Renversé son sourire, pour y noyer les rages
Sous les larmes des joies de son cœur qui débonde.
Créée le 22 décembre 2022 par un soir banal et enregistré le 02 janvier 2023 pour les besoins des répétitions d’Harpsychés, un sublime récital poétique à trois voix où cette pièce s’insère en présentation de Lyncée traduite en musique par Mouna Khalifa harpiste.
Exégèse surtout pas, voici le développement sur ce que soulèvera peut-être Ielle veille sans que s’en soit le sujet.
Si ielle veille, c’est que la vigilance est de mise en toutes circonstances car les fâcheux ne dorment pas.
« Oui, mais pourquoi l’as-tu écrit au féminin me diras-tu ? »
Arbitrairement puisque cet article innovant commence par le « i » du masculin de la troisième personne du singulier. J’aurais pu l’écrire « iel » mais ai crains de masculiniser la sonorité du féminin de la troisième personne du singulier qui n’en a guère besoin. Des « elil », « elleil », « ilel » ou ilelle » s’entendent plus difficilement comme pronoms et replace le pronom que l’on voudrait inclusif au cœur de la polémique par le prisme de qui se place en première position ou qui vient se mettre à la lumière de la dernière mention.
Heureusement que je n’écoute que peu les actualités, d’autant que je déteste me prendre en train d’écrire de leurs poèmes circonstanciés. Celui-ci, Iel veille, se produisit lors d’une polémique bien française au sujet de ce pronom, sous-sujet de l’écriture inclusive. Je l’aime bien puisqu’il s’extrait de la polémique pour te nous parler d’un être humain dont le genre n’importe.
Écriture inclusive excluante
Plutôt que de souffler sur des braises qui n’ont nul besoin de mes soupirs agacés, je m’en viens te narrer mon expérience d’exclusion par l’écriture inclusive.
Aveugle, je lis essentiellement avec des systèmes audios ; les cassettes et autres CD sont assez loin derrière, je lis à présent ou des enregistrements de voix humaines ou de synthèses, ou avec des synthèses vocales en explorant des fichiers numériques en Epub ou PDF comme en quelques logiciels de messagerie ou de navigation Internet. Sauf quand je m’offre la chance d’aller écouter des lectures publiques de poésies ou autres genres, ou que des personnes désireuses de partager un extrait ou tout un livre, m’offrent sa lecture à voix haute.
As-tu déjà essayé de lire à haute voix un texte entièrement conçu en écriture dite inclusive ?
Il est des personnes qui s’en sentent capables et relève le défi. Certes oui, des manières d’oraliser des concepts écrits se peuvent établir.
As-tu déjà essayé de comprendre une telle lecture ?
Pour qu’une lecture orale soit intelligible, dans la durée et dans n’importe quelle densité de texte de toute nature, il est nécessaire que la locution ressemble à l’écrit et qu’elle soit proche du bain linguistique de la langue parlée.
À propos des voix de synthèses
Incompétent pour développer une conférence prétendant t’éclairer dans le détail de ce qu’est une synthèse vocale, je peux toutefois affirmer d’expérience d’utilisateur que dans le français courant, les moteurs de voix synthétiques sont déjà en peine avec les vocables et variations courantes, et surtout qu’ils sont incapables d’élaborer de nouvelles manières de dire des nouveaux codes linguistiques introduits pour rendre inclusive une langue. Même qu’en les programmant au plus fin pour s’ajuster aux diverses codifications, leurs restitutions en parole génère un langage oral fort éloigné de la compréhension qui est pourtant l’objectif à atteindre.
Lyncée et l’écriture inclusive en tant que scribouilleureuse
De façon générale, Lyncée limite l’usage de l’écriture inclusive aux contextes rédactionnels où la nécessité d’inclure les deux principaux genres de l’humanité s’impose et ne peut être contournée par le choix des mots. Voici pour une première règle qui fuit la systématisation enfermant l’auteur dans une créativité bridée par une contrainte vaine.
En second lieu, Lyncée tient à ce que ces insertions langagières à dessein inclusifs se montrent inclusives pour les personnes empêchées de lire, dont les aveugles sont. Voici pourquoi un passage dans un moteur de synthèse vocale vient vérifier la prononçabilité et l’intelligibilité d’une tournure. Ainsi, tu deviens éventuellement auditeurice du balado de Lyncée qu’un séparateur à l’assemblage des terminaisons comme un point ou un tiret viendrait couper peut importe les réglages du moteur de la synthèse.
Troisième règle de Lyncée appliquée à son écriture inclusive lorsqu’elle est requise à son sens :
Pour contribuer à l’extinction des polémiques, Lyncée préfère davantage adoucir les sonorités lorsque cela est heureux.
De sorte que sous les touches de son poétique clavier, tu deviennes auditeureuses. Ben oui, on y entend « heureuse ». Elle est chouette la vie quand on la conçoit chouette !
Enfin, des variantes de ces manières se peuvent envisager autre qu’heureuses comme par exemple à l’évocation des directriceurs qui se reconnaîtront aux côtés des débatriceurs et des fashows de presses qui se fâchent parce qu’ielles aiment bien ça, et en ont sans doute grand besoin…
« Mais on s’en bat les… de l’écriture inclusive », diront d’autres de ces derniers peut-être. Ce à quoi Lyncée répond que ce n’est pas le cas pour ceuelles qui auront mené la lecture jusqu’ici et moins encore sa rédaction. Il en restera bien pour tenter d’exclure par le sexe, la couleur des cheveux ou de la peau, un handicap, une manière de sourire des façon de faire en société et autres différences qui n’en sont guère et font des guerres.